7
Madox

Je chevauchai toute la journée. Nerveuse, je vérifiais sans cesse si je n’étais pas suivie. J’avais l’étrange impression que je n’étais jamais tout à fait seule, mais je n’aurais su dire pourquoi. Depuis ma visite dans le bureau d’Alexis – où j’avais découvert la carte de la Terre des Anciens –, il m’arrivait de croire qu’il devait être possible pour certaines personnes de se rendre invisibles. Il était effectivement peu probable qu’on me laisse me balader sans aucune protection. Trop d’individus paieraient cher pour me mettre le grappin dessus.

À la tombée de la nuit, je demandai asile dans une ferme. Selon la carte de Meagan, et d’après la distance approximative que j’estimai avoir parcourue en compagnie de Kosta, il ne me restait que deux jours de chevauchée avant de pénétrer dans la forêt de Wandéline. Le lendemain, je repris la route dès le lever du soleil ; il atteignait son zénith lorsque je fis halte sur les berges d’un cours d’eau, le temps de remplir ma gourde et de permettre à ma jument de se désaltérer. Je m’apprêtais à repartir lorsqu’un bruit de galop me fit tourner la tête vers l’est. Un cavalier fondait droit sur moi. Il s’arrêta bientôt à ma hauteur et mit pied à terre en me souriant.

Curieusement, je n’avais nullement envie de fuir. Une étrange sensation s’empara de moi, comme si je retrouvais inopinément une connaissance longtemps perdue de vue. Le cavalier était un jeune homme dans la vingtaine, aux longs cheveux blonds et aux yeux légèrement bridés, d’un bleu profond. Une large cicatrice traversait sa joue gauche, descendant jusque dans son cou et, lui donnant tin certain charme.

— Vous ne devriez pas voyager seule. Cette région est dangereuse pour les femmes comme vous.

Son petit air insolent me fit sourire malgré moi. Je ne passai pas par quatre chemins pour le questionner :

— Qui donc vous envoie ?

Ma question ne le prit nullement au dépourvu. Son sourire s’élargit. J’avais donc visé juste ! Ne pouvait-on pas s’empêcher de me suivre continuellement à la trace ?

— Comme vous avez refusé la protection que vous offrait messire Alexis, avec qui vous semblez cultiver plus de différends que partager de terrains d’entente, me voici près de vous.

Je levai les yeux au ciel.

— Et ce, malgré le peu d’enthousiasme que vous risquez de démontrer à mon égard…

Il m’avait débité ses explications sur un ton tellement nonchalant que c’en était comique. Contrairement à Alexis, sa présence à mes côtés semblait le satisfaire et non pas contrecarrer ses plans et compliquer sa vie.

— Si vous acceptez de me suivre jusqu’où je désire aller, sans tenter de m’imposer une autre direction, je veux bien faire des efforts pour vous supporter, dis-je, pince-sans-rire.

Pour toute réponse, il éclata de rire.

— Maintenant, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais bien reprendre la route avant la fin de la journée ! fis-je d’un ton légèrement sarcastique. Tous ces bavardages me retardent…

Je ne pouvais m’empêcher d’être un tantinet exaspérée en dépit de sa bonne volonté évidente. Je remontai à cheval sans plus me préoccuper de lui. Nous chevauchâmes en silence un certain temps, puis je me décidai à lui adresser la parole, n’ayant rien à gagner à l’ignorer indéfiniment. Il valait mieux faire contre mauvaise fortune bon cœur. La route était longue jusqu’à Gléphyre…

— Est-ce qu’on vous a dit où j’allais et pourquoi ?

— Peut-être, mais j’aimerais mieux que vous me l’expliquiez vous-même, me répondit-il, le sourire toujours aussi éclatant.

— Vous ne cessez jamais de sourire ? critiquai-je, légèrement excédée.

— Non ! Aussi ne perdez pas votre temps à tenter de me rendre de mauvaise humeur. Utilisez-le plutôt pour me mettre au fait de vos projets. Nous y gagnerons tous les deux.

Je tournai la tête dans la direction opposée et me concentrai sur la route en ravalant un sourire. Décidément, ce jeune homme me plaisait. Quelque chose chez lui, cette espèce d’optimisme perpétuel que rien ne semblait jamais pouvoir ébranler, me rappelait mon existence d’avant. J’avais déjà été comme ça… Mais à force de m’éprouver, la vie avait fini par avoir raison de mon inébranlable confiance en elle.

Je sortis de ma rêverie au son de sa voix. Je voulus lui demander de répéter ce qu’il m’avait dit, mais me rendis alors compte que je ne savais même pas son nom. Je remédiai aussitôt à cette lacune.

— Comment vous appelez-vous ?

— Madox… pour vous servir.

Il mima une révérence pour se moquer de moi. Je ne risquais pas de m’ennuyer en sa compagnie… Il n’ajouta rien. Moi non plus. Le silence s’installa pour le reste de l’après-midi et c’était très bien ainsi. Même si une foule de questions me brûlaient les lèvres, j’avais l’impression qu’il me fallait attendre avant de les poser. Il me semblait que ce silence était nécessaire. De plus, la seule présence du jeune homme était rassurante.

Nous dormîmes à la belle étoile cette nuit-là, puisqu’aucun village ne se trouvait dans les environs, et nous repartîmes à l’aube. Au cours du trajet, il me parla un peu de lui, de son enfance, de sa vie.

Il avait vingt-trois ans et pas d’attache sentimentale. Ses parents étaient tous les deux décédés ; il ne lui restait qu’une sœur, plus jeune. Il refusa de me dire ce qu’il faisait pour assurer sa subsistance, se contentant de me sourire mystérieusement. C’est ce moment qu’il choisit pour me rappeler que je ne lui avais toujours pas dit où je me rendais. Comme il s’était gentiment contenté de suivre mes instructions jusqu’à maintenant, contrairement à mon précédent compagnon de voyage, je lui résumai ce que je comptais faire. J’omis tout de même plusieurs éléments ; s’il tenait à garder ses secrets, il en allait de même pour moi.

Si je me fiais à la carte de Meagan, nous devions atteindre le village de Gléphyre avant la tombée de la nuit. Sur la route, nous ne croisâmes rien ni personne. Je présumai que les gens ne devaient pas beaucoup se promener dans ces contrées perdues, le travail de la terre et les obligations de subsistance occupant tout leur temps.

Alors que le soleil descendait sur l’horizon, je me tournai vers mon compagnon de voyage, l’air interrogateur.

— Ne devrions-nous pas être en vue du village ? demandai-je, légèrement inquiète.

— Pas encore. Gléphyre est situé en plein cœur d’une dénivellation. Nous l’apercevrons juste derrière cette colline.

De fait, une trentaine de minutes plus tard, je pus observer le petit hameau, du haut de mon promontoire. Je m’étais arrêtée un instant pour contempler le paysage et je m’apprêtais à repartir lorsque Madox retint mon cheval.

— Il serait plus prudent de rester à l’écart du village. Les gens qui y vivent ont tendance à se montrer suspicieux, car peu d’étrangers passent par ce coin perdu. La rumeur de votre présence se répandrait rapidement. Nous contournerons plutôt l’agglomération pour poursuivre notre chemin vers le nord-est. La femme que vous cherchez habite plus loin, au pied de la montagne. Nous coucherons donc…

— … à la belle étoile, conclus-je pour lui d’une voix où perçait la déception.

D’emblée, il me répondit :

— J’ai des amis qui demeurent dans les environs ; ils se feront un plaisir de nous accueillir, je n’en doute pas. Venez, il vaut mieux continuer si nous voulons profiter d’une vraie nuit de sommeil.

Nous empruntâmes un sentier, à l’écart de la route de terre battue que nous suivions depuis un moment déjà. Nous fûmes bientôt en vue d’une petite maison. Madox descendit de cheval pour se rendre à l’intérieur et revint presque aussitôt, avec son éternel sourire aux lèvres.

— Janelle et Ludovic sont très heureux de nous offrir l’hospitalité pour la nuit.

Il baissa légèrement la voix pour ajouter, espiègle :

— Ils croient que j’ai enfin trouvé quelqu’un pour partager mon étrange existence, aussi je vous demande de ne pas les détromper…

Devant mon air surpris et mon froncement de sourcils, il s’empressa de préciser :

— Rassurez-vous, je ne vous demanderai rien d’offensant pour votre chaste personne. Ils me croient sur parole…

Je ne pouvais m’empêcher d’être soulagée. D’un commun accord, nous décidâmes de proscrire le vouvoiement, pour plus de crédibilité. Il en serait toujours ainsi dans l’avenir.

Le jeune couple s’avéra charmant et nous passâmes une agréable soirée. Je me mêlai peu à la conversation, préférant écouter. Je laissai Madox répondre aux questions plus embarrassantes, histoire d’éviter les quiproquos. Heureusement, l’heure avancée à laquelle nous avions fait notre apparition nous dispensa de nous éterniser. Nous nous couchâmes bientôt et repartîmes tôt le lendemain matin, après avoir chaleureusement remercié nos hôtes et fait quelques provisions.

 

* *

*

 

Tandis qu’ils reprenaient la route, Madox ne put s’empêcher de se sentir coupable face au comportement légèrement mensonger qu’il s’apprêtait à adopter au cours des prochaines heures. Il marchait dorénavant sur des œufs et la situation l’indisposait davantage qu’il ne l’avait prévu. Il devait sans cesse peser ses mots et prendre garde de ne pas révéler trop vite qui il était réellement et ce qu’il savait de la jeune femme et de son passé, alors qu’il aurait préféré tout lui déballer en vrac. À sa décharge, il craignait que Naïla ne se rebiffe en entendant la vérité et décide de repartir. Il fallait à tout prix éviter cela avant qu’elle ne soit en mesure de se défendre magiquement. Il allait donc devoir feindre l’ignorance pour la conduire chez Wandéline alors qu’il savait parfaitement où la vieille demeurait.

 

* *

*

 

Au sortir du village, je consultai la carte avant de la tendre à Madox pour qu’il puisse repérer le mont dont il était question. D’où nous nous trouvions, nous distinguions plus d’une montagne qui pouvait correspondre à celle qu’on nommait Rudel. Après quelques instants passés à analyser le parchemin, Madox me regarda avec une lueur de triomphe. Sans hésiter, il confirma que celle qui nous intéressait se trouvait près du centre, pointant la troisième élévation à partir de la droite. Je lui lançai un coup d’œil surpris, mais il ne dit mot. Je renonçai à poser des questions, le principal étant que nous parvenions à destination. La journée était déjà fort avancée lorsque nous atteignîmes la forêt où, selon Gaudéline, se cachait Wandéline.

— Je propose que nous fassions une première tournée des environs avant de nous enfoncer dans ces feuillus dont nous ne savons rien. Si ce que la cuisinière t’a dit est exact, et crois-moi, j’ai vu suffisamment d’étrangetés au cours de ma courte vie pour ne pas en douter, il vaut mieux ne pas prendre de risque. La réputation de Wandéline n’est plus à faire…

J’acquiesçai en m’interrogeant. Il n’avait pas encore commenté le fait que je désirais rencontrer la vieille femme. J’avais d’abord cru qu’il ne la connaissait pas, mais je n’en étais plus certaine. Une boule s’était formée dans mon estomac, preuve indéniable que j’appréhendais cette rencontre. Je n’étais pas superstitieuse – je ne l’avais jamais été –, mais cet endroit me donnait la chair de poule et je n’avais même pas encore mis les pieds dans la forêt. Je suivis Madox, qui longeait l’orée du bois à la recherche d’un sentier qui nous aurait permis de repérer une quelconque habitation. Nous constatâmes rapidement que ce ne serait pas aussi facile…

— On ne pourrait pas simplement l’appeler ? demandai-je tout en me sentant un peu sotte.

Si cette sorcière désirait passer inaperçue, elle ne se précipiterait sûrement pas parce qu’une femme criait son nom près de chez elle. Avant qu’il ne puisse réagir à ma question, je me repris :

— Oublie ce que je viens de dire, ça n’a aucun sens.

— On ne t’a pas expliqué de quelle façon communiquer avec elle ? Si elle ne répond qu’à ceux qui ont réellement besoin de son aide, il doit bien y avoir une méthode pour qu’elle les identifie. Je ne peux pas croire que tout un chacun se présente, cogne à sa porte et attende qu’elle prenne une décision.

Je fis non de la tête, avant de hausser les épaules en signe d’impuissance.

— Je ne connais rien aux sorcières ! Comment veux-tu que j’entre en communication avec celle-là ?

— J’aurais peut-être dû en parler avec Janelle. Je suis presque certain qu’elle aurait su comment trouver cette femme. Elle est au courant de…

Mais je n’entendais plus ce qu’il me disait, dérangée par le son d’une autre voix, claire et aiguë. Je scrutai la forêt, puis regardai derrière moi. Je ne voyais personne. Pourtant, j’entendais distinctement quelqu’un m’interroger sur ce que je voulais. Remarquant que je ne l’écoutais plus, Madox haussa d’abord les sourcils avant de me demander ce que je faisais exactement.

— Je cherche d’où vient cette voix, lui répondis-je, exaspérée. Tu pourrais peut-être m’aider ?

— Quelle voix ? s’enquit-il, surpris.

Il me regardait fixement, attendant manifestement une explication. Je le dévisageais sans comprendre. Je n’étais pourtant pas folle ; j’entendais distinctement une voix de femme me poser inlassablement la même question, à savoir qui j’étais. D’un autre côté, je devais bien me rendre à l’évidence, je ne voyais pas âme qui vive à part nous deux. J’étais sur le point de dire quelque chose lorsque la question me fut posée pour une cinquième fois, sur un ton qui passait de l’insistance à l’impatience. C’est alors que je réalisai, avec horreur, que la voix résonnait dans ma tête. Je me sentis plus idiote que jamais. J’avais pourtant déjà brièvement expérimenté cette sensation lors de mon séjour au domaine d’Alexis. Je soupçonnais d’ailleurs ce dernier d’être l’instigateur de cette rapide incursion dans mon esprit, à ce moment-là.

J’ignorais comment répondre et je n’avais guère le temps d’y réfléchir si je ne voulais pas que mon interlocutrice perde patience. M’apprêtant à le faire de vive voix, une seconde voix s’ajouta à la première.

— Réponds-lui simplement en pensée, comme si tu avais une conversation imaginaire. Ne la fais pas attendre davantage ou tu en subiras les conséquences.

N’ayant pas la possibilité de me questionner sur la provenance de la deuxième voix, je donnai seulement mon prénom à la première, puis attendis.

— Que me veux-tu ? demanda-t-elle d’un ton bourru, teinté de méfiance.

— Que vous mettiez fin à une grossesse non désirée, affirmai-je.

— Va voir une guérisseuse. Il y en a une au village voisin et dans tous ceux des environs. On t’a mal renseignée. Je n’ai pas de temps à perdre avec ce genre de chose. Je…

Je l’interrompis avant qu’elle ne mette un terme à la conversation.

— Vous ne comprenez pas ! C’est Gaudéline qui m’envoie parce qu’elle ne peut rien pour moi. Elle…

Elle me coupa à son tour la parole :

— Gaudéline ? C’est le genre de médecine qu’elle pratique depuis toujours. Pourquoi ne peut-elle pas s’en charger ?

La méfiance teintait toujours le timbre de sa voix, me rappelant qu’il valait mieux pour moi que ce que j’aie à dire soit digne d’intérêt.

— Parce que je suis une Fille de Lune et que le père de l’enfant est le sire de Canac.

Un long silence accueillit ma réponse. J’attendis, n’osant rien ajouter, craignant qu’elle ne décide de retourner à sa clandestinité. Au bout d’un moment, je me rendis compte que quelqu’un m’appelait doucement dans le monde réel. J’ouvris les yeux, ne me souvenant même pas les avoir fermés, et vis Madox qui me regardait avec curiosité. Je lui fis signe de patienter un instant, mais comme plus rien ne se produisait, je poussai un profond soupir avant de m’asseoir par terre en lui enjoignant de faire de même. Je lui expliquai ce qui s’était passé durant les précédentes minutes. Il émit un long sifflement avant de commenter :

— J’aurais dû penser qu’elle se servirait de la télépathie, c’était pourtant évident. Et tu dis que le contact est rompu ?

— Oui. Je n’ai aucune idée de la façon de faire pour le rétablir. Et même si je savais comment, je ne suis pas certaine que je me risquerais à déranger cette femme encore une fois. Gaudéline m’a dit qu’elle possédait de bien étranges pouvoirs et je n’ai pas envie qu’elle les essaie sur moi.

— Il ne vaut mieux pas, en effet. Les conséquences pourraient être fâcheuses. Quoique, connaissant ton statut, elle n’oserait peut-être pas…

Avant que je ne lui demande ce qu’il voulait dire exactement, il me posa lui-même une question :

— Que comptes-tu faire si elle te refuse son aide ?

J’inspirai profondément et haussai les épaules.

— Je n’en sais rien. Selon Gaudéline, elle ne pouvait refuser, ayant trop à perdre si je menais cette grossesse à son terme. Je n’ai donc jamais envisagé une autre solution. Il me faudra bien m’y résoudre maintenant…

Je faillis lui avouer que j’allais rentrer chez moi pour me servir de la médicine moderne, mais je me repris à temps. Pratiquement personne ne savait exactement d’où je venais et je n’avais nulle envie de m’étendre sur le sujet.

— Je vais poursuivre ma route pour retrouver Morgana. Après… je verrai.

Je sortis à nouveau la carte de ma poche, mais je la fixai d’un regard vide. Je ne parvenais pas à me concentrer. Comment allais-je faire pour retourner à la pierre sans Alexis ? Je ne savais même pas où elle était par rapport à ma position actuelle. Je me voyais difficilement revenir sur mes pas pour demander de l’aide à quelqu’un que j’avais envoyé promener deux jours plus tôt. J’avais encore réussi à me mettre dans une situation dont j’aurais toutes les misères du monde à me dépêtrer. Me restait à souhaiter que mon protecteur soit obligé, de par son rôle de Cyldias, de revenir vers moi. La voix de Madox me tira de ma réflexion. Il regardait la carte par-dessus mon épaule.

— Pour aller chez Morgana, nous devrons légèrement rebrousser chemin, contourner la chaîne de montagnes devant nous, traverser la vallée qui vient ensuite pour atteindre la deuxième chaîne de montagnes. Cela représente au moins dix jours de voyage, si ce n’est davantage. Je ne crois pas qu’il soit prudent pour toi de rester à découvert aussi longtemps. Probablement que le sire de Canac n’a pas lésiné sur les moyens qu’il possède pour parvenir à te retrouver. Nous ne pourrons pas passer inaperçus indéfiniment. Je connais très peu cette région ; je travaille habituellement plus à l’est. Par ailleurs, je voyage rarement de la bonne vieille façon. Tu es certaine qu’aucune autre solution ne s’offre à toi ? Peut-être devrais-tu te rendre d’abord à la Montagne aux Sacrifices ?

J’allais donner mon opinion sur cette surprenante proposition lorsque la voix de Wandéline se fit de nouveau entendre, provenant cette fois du boisé derrière nous. Elle me demandait de la suivre. D’un même mouvement, Madox et moi nous tournâmes et cherchâmes un moment, avant que je ne l’aperçoive, à l’orée de la forêt, immobile sous un grand chêne. Je jetai un œil à Madox, quêtant une approbation silencieuse. Il acquiesça d’un signe de tête, puis nous nous mîmes en marche, après avoir attaché nos chevaux en bordure des arbres, loin des regards.

 

La montagne aux sacrifices
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